Nous ressentons un véritable manque, une souffrance, dans les propositions de réparations qui sont proposées dans l’Église aujourd'hui. Non pas qu'il n'existe rien, bien sur, mais le mot inceste semble encore gêner les chrétiens. Alors que l'Inceste est LE handicap d'amour, le handicap de la relation aux autres. Alors que l'inceste est la trahison mortelle par ceux-là mêmes qui auraient dû révéler l'amour à l'enfant...
- Comment expliquer "tu aimeras ton prochain comme toi même" à quelqu'un qui ne s'aime pas lui-même, qui pense qu'aimer veut dire se faire avoir, se faire acheter?
- Comment parler du corps du Christ à quelqu'un qui s'automutile, détruit son corps, qui a perdu son âme parce qu’on lui a volé son corps?
- Comment dire que Jésus s'est révélé à la Samaritaine, à une fille qui s'est prostituée?
- Comment expliquer la liberté de l'Homme à des personnes enfermées dans l'emprise ou les prises de pouvoir et la honte?
- Comment parler de Marie à celle qui n'a pas été protégée par sa propre mère?
- Comment parler du Père à celle qui a été détruite par son propre père?
- Comment parler du pardon lorsque qu'il est humainement impossible à donner?
- Comment lui dire qu'elle a le droit de pousser la porte de d'une église alors qu'elle pense que ce lieu lui est interdit, qu'elle n'est pas assez digne?
Le sujet est complexe et risqué, il est pourtant essentiel et ancré au coeur de l'Évangile.
Qu'il s'agisse d'inceste ou de pédophilie, il est difficile pour une victime de parler des agressions subies, pudeur, honte, culpabilité (ressentie à tort) sont des freins importants. La victime mettra souvent des années avant d'oser parler, souvent plus de 20 ou 30 ans… En tant que chrétiens nous devons oser parler de ce tabou afin que les personnes en souffrance - enfant ou adulte - osent à leur tour saisir une main tendue. Aidez nous à nommer à ouvrir des discussions et des débats pour que la communauté des chrétiens comprenne l'ampleur de ce fléau et agisse en conséquence.
Le nombre d'enfants victimes d’inceste et d'agression sexuelle est impressionnant : c'est Entre 10% et 14% de la population a été agressée sexuellement dans l'enfance dans nos pays occidentaux (entre 5,7% et 7,7% des garçons et entre 13,4% et 20% des filles - sources : OMS EUR/RC64/13 Septembre 2014 & OMS Aide- mémoire N°150 Décembre 2014), 80% de ces agressions étant intrafamiliales.
Notre action :
- Proposer un lieu d'écoute pour les victimes ou leurs proches.
- Proposer un lieu de prière (n'hésitez pas à nous envoyer vos intentions de prières).
- Organiser des rencontres, des soirées débats, des ateliers lors de temps forts de mouvements.
- Encourager les chrétiens à se mettre en marche dans leur paroisse, les pôles solidarités doivent se mobiliser!
- Mettre des affiches dans le fond des églises, pour que les victimes sachent qu'elles ne sont pas seules, que la solidarité existe aussi pour elles!
C'est l'engagement de chacun qui fait avancer l’Église!